Moi 3
Moi (3)
Un flux d’images dans un passé douloureux sur des faits non-obsolètes dans tes pensées, et comment faire preuve de ruse pour s’en débarrasser ? Il faut savoir affronter des difficultés et non les fuir. Et moi, à cette époque ma seule issue était de fuir mon pays d’origine, c’était encore Zaïre pour l’Europe et dans ma tête, je me voyais arriver en Europe et tout serait résolu et mon père insistait, Freddy, tu dois aller continuer tes études en Europe et j’avais mon bac en poche et deux années passées sans rien faire et j’avais même envie de continuer mes études dans mon pays, mais je n’avais personne pour me soutenir et mon papa avec sa pension de retraite, il ne pouvait rien et dans sa bouche, il disait toujours qu’il avait soutenu mes frères pour leurs études et maintenant à la retraite son souci était énorme pour moi et il m’avait dit, Freddy, si tu ne partais pas continuer tes études en Europe, il devrait vendre une partie de notre maison et me donnait l’argent pour que je continue mes études. « je suis en train de vous raconter ma vie pour vous faire voir mon destin, mais je ne condamne et je ne juge personne et c’est Dieu qui avait voulu ainsi. » Et l’obstination de mon père pour mes études était entendue par mes frères et j’avais mon billet pour l’Europe ; enfin, je croyais que c’était la fin de mes souffrances, mais c’était encore pire... Tombé dans le trou comme Joseph. J’ai connu la souffrance de vivre dans la rue et en plus sans papier et je ne voulais pas que mon père sache tout ça, surtout pour sa santé, il était déjà vieux. Et leur slogan était : « Freddy débrouille toi comme tes amis à Paris et nous, nous ne pourrions rien pour toi. » Et quand vous, vous aviez étudié et vous connaissiez l’importance des études et vous laissiez le vôtre dans la rue, c’était vraiment très pénible pour moi, mais c’était aussi mon destin. Je n’avais pas d’autres options, la seule était de rejoindre mes amis et vivre dans des appartements souvent squattés et là-bas, c’était l’ambiance, les boissons et les femmes, une vie que tu ne voulais pas, mais les circonstances t’obligeaient et il y a des jours où tu ne savais pas là où dormir et tellement j’étais désespéré et désorienté et cela m’était arrivé de faire même la manche (pour acheter une boîte de lait et un pain pour manger) et je me suis dit, qu’est-ce qui m’arrive et j’ai été même tenté par le diable ; seul, dans la solitude, on devient vulnérable, une proie de Satan, un ami me dit... À suivre Pasteur Freddy Bengama, moi, l’homme de Dieu ; notre lien est très fort.
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